Peschaud Gabon : des marins brisent le silence sur des abus présumés

À Port-Gentil, le 19 avril 2025, un groupe de marins employés par la société Peschaud Gabon Offshore a décidé de sortir du silence. Face à ce qu’ils qualifient de conditions de travail indignes, ces hommes de mer ont organisé une conférence de presse avec le soutien de l’Organisation des Marins et Employés des Ports et Rades (OMEPR). Leur prise de parole marque une tentative de mettre fin à des pratiques qu’ils dénoncent depuis plusieurs mois sans succès.
Au cœur de leurs revendications : l’absence de contrats de travail en bonne et due forme. Selon eux, les engagements se font de manière informelle, sans contrat maritime signé, en totale contradiction avec les règles du Code de la marine marchande. Cette situation les prive de toute sécurité juridique et les expose à des licenciements abusifs ou à des modifications unilatérales de leurs conditions de travail.
Les marins accusent également l’entreprise d’avoir supprimé certaines primes, autrefois versées de manière régulière, sans aucune explication. Cette disparition de compléments de rémunération, combinée à des salaires qu’ils jugent insuffisants, rend leur quotidien de plus en plus difficile. Nombre d’entre eux disent ne plus réussir à faire face aux besoins de leur famille. Ils demandent non seulement la réintégration de ces primes, mais aussi une revalorisation des salaires en rapport avec les risques et les exigences de leur métier.
Autre sujet de colère : la gestion du personnel, qu’ils estiment arbitraire et teintée de harcèlement. Plusieurs marins dénoncent des attitudes méprisantes de certains responsables hiérarchiques, notamment du directeur des ressources humaines. Ce dernier est accusé d’avoir modifié unilatéralement le mode de calcul des congés maritimes, sans consulter les intéressés. À cela s’ajoute, selon les marins, la présence de personnels non qualifiés à bord, ce qui crée des tensions et peut compromettre la sécurité des opérations.
Malgré des démarches auprès de la délégation provinciale des affaires maritimes de l’Ogooué-Maritime, aucune réponse concrète ne leur aurait été donnée. Ce silence institutionnel pousse les marins à solliciter désormais l’intervention des autorités nationales. Ils souhaitent que l’État prenne ses responsabilités pour faire appliquer les textes et protéger les travailleurs du secteur maritime, souvent oubliés.
En somme, les marins de Peschaud Gabon réclament des contrats clairs, le paiement des primes, une meilleure gestion des ressources humaines et surtout, le respect de leur dignité. Pour eux, il ne s’agit pas seulement d’une lutte syndicale, mais d’un cri d’alerte face à un système qui les maintient dans la précarité.